Pot de terre contre pot de fer
Juste un petit article sur un poète qui a connu des désagréments judiciaires, dont il n'était pas directement en cause. Mais un geste de solidarité lui a vallu les ennuis cités ci-dessus. Je ne fais ici le procès de personne parce que ce n'est pas lieu ni le moment. Pour ceux qui ne connaissent pas l'affaire un lien vous expliquera de quoi il en retourne. Sachez tout de même qu’à cause de cette sombre histoire, l’auteur en question, a failli fermer son site. Ce qui à mon sens aurait été dommageable pour la poésie et la littérature française. Donc, je serais prudent à mon tour je ne citerais pas le nom de l’autre personne, histoire ne pas être embêté à mon tour pour un clic de souri et un geste de soutien. Ca laisse perplexe de voir ça...
http://www.maulpoix.net/justice.htm
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et en prime je vous présente par la même occassion une autre petit recueil qu'il a écrit de manière magistrale, qui se laisse lire et qui vous amêne vous promener vers un ailleurs non pas idéal mais plus serein. Laissez-vous bercer par cet écrivain, par ce poète et homme de lettre
Présentation du livre
Souvent les hommes restent debout près de la mer : ils regardent le bleu. Ils n'espèrent rien du large, et pourtant demeurent immobiles à le fouiller des yeux, ne sachant guère ce qui les retient là. Peut-être considèrent-ils à ce moment l'énigme de leur propre vie.
L'objet d'Une histoire de bleu est précisément d'explorer ce regard, ce tête à tête singulier de l'homme avec une apparence d'infini, ce dialogue hésitant qui se poursuit aussi bien dans l'amour et face à la mort que sous les voûtes des églises ou sur les rivages de la mer...
Autant qu'une méditation, on lira donc dans ces pages le poème de la finitude moderne qui tâtonne à la recherche du sacré dans un monde qui en a perdu l'idée mais en conserve le désir. Semblables au cortège des neuf muses, ce sont ici neuf courts chapitres, réunissant chacun neuf textes, qui invitent à retrouver dans l'équilibre même de leur écriture cette plénitude longuement
(extrait)
Le bleu ne fait pas de bruit.
C'est une couleur timide, sans arrière-pensée, présage, ni projet, qui ne se jette pas brusquement sur le regard comme le jaune ou le rouge, mais qui l'attire à soi, l'apprivoise peu à peu, le laisse venir sans le presser, de sorte qu'en elle il s'enfonce et se noie sans se rendre compte de rien.
Le bleu est une couleur propice à la disparition.
Une couleur où mourir, une couleur qui délivre, la couleur même de l'âme après qu'elle s'est déshabillée du corps, après qu'a giclé tout le sang et que se sont vidées les viscères, les poches de toutes sortes, déménageant une fois pour toutes le mobilier de ses pensées.
Indéfiniment, le bleu s'évade.
Ce n'est pas, à vrai dire, une couleur. Plutôt une tonalité, un climat, une résonance spéciale de l'air. Un empilement de clarté, une teinte qui naît du vide ajouté au vide, aussi changeante et transparente dans la tête de l'homme que dans les cieux.
L'air que nous respirons, l'apparence de vide sur laquelle remuent nos figures, l'espace que nous traversons n'est rien d'autre que ce bleu terrestre, invisible tant il est proche et fait corps avec nous, habillant nos gestes et nos voix. Présent jusque dans la chambre, tous volets tirés et toutes lampes éteintes, insensible vêtement de notre vie.
Jean-Michel Maulpoix
© Mercure de France, 1993