Pierre Corneille

Publié le par armando

Qui ne connaît pas cet homme là, qui n'a jamais entendu parler de Corneille. Qui n'a jamais récité ces quelques vers qui l'on rendu célèbre, 400 ans après pierre Corneille est toujours présent dans nos esprits. Il est entré dans les anales de l'histoire, dans les manuels scolaires. Un film a été également tourné retracant l'histoire d'amour
Quand le dramaturge français Pierre Corneille a écrit l'EL Cid, une version de fantaisie de la vie 11th-century du héros espagnol Rodrigo Diaz de Bivar, l'aka « EL Cid », une tentative a été faite pour honorer « les unités classiques » et pour comprimer l'histoire entière dans un seul jour ! Être assuré que la version de 1961 films de l'EL Cid est plus fidèle à la chronologie réelle. Charlton Heston ajoute un plus de caractère à sa galerie des représentations historiques comme EL Cid, le chevalier espagnol déshonoré qui débarrasse son pays de ses conquérants maures. Les triomphes de la vie militaire d'EL Cid ne sont pas assortis par ses affaires privées ; il est trahi par sa mariée Chimene (Sophia Loren) et est fait à un gage politique par les propriétaires fonciers espagnols avares. L'EL Cid a une apogée unique dans les annales des épopées de film : l'assaut final contre les landgrabbers est mené par un héros mort. L'EL Cid a établi le short mais le règne généralement profitable du producteur Samuel Bronston en tant que roi des épopées ; son impression sur le film est beaucoup plus forte que celle de directeur Anthony Mann.
Armando


Le Cid de Pierre Corneille

 

Contexte

Don Diègue
Ô rage ! ô désespoir ! ô viellesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Mon bras qu'avec respect tout l'Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Tant de fois affermi le trône de son roi,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?
Ô cruel souvenir de ma gloire passée !
Oeuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle dignité fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d'où tombe mon honneur !
Faut-il de votre éclat voir triompher Le Comte,
Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ?
Comte, sois de mon prince à présent gouverneur ;
Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur ;
Et ton jaloux orgueil par cet affront insigne
Malgré le choix du roi, m'en a su rendre indigne.
Et toi, de mes exploits glorieux instrument,
Mais d'un corps tout de glace inutile ornement,
Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense,
M'as servi de parade, et non pas de défense,
Va, quitte désormais le derniers des humains,
Passe, pour me venger, en de meilleurs mains.

 

Le Cid a été créé au Théâtre du Marais en janvier 1637 et publié à Paris en mars de la même année. Corneille s'est inspiré d'une comédie espagnole , Las Macedades del Cid ( les enfances du Cid) de Guillen de Castro. C'est la neuvième pièce de Corneille et sa seconde tragi-comédie. Cette œuvre en 5 actes connaît dès sa création un succès immense. Elle bouleverse le paysage dramatique de l'époque mais vaut à Corneille de vives critiques d'auteurs rivaux et de théoriciens du théâtre. Les pamphlets à l'encontre de l'auteur se multiplient. Richelieu s'en mêle et demande à la jeune Académie française de prendre position. Celle-ci, prudente, déclare cependant que la pièce pêche contre la vraisemblance tant sur le plan dramaturgique que sur le plan moral. Le public, faisant fi des critiques, se presse aux représentations ( En vain contre le Cid un ministre se ligue, Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue (Boileau)) . Paris, qui n'a jamais connu un tel triomphe ne parle plus que du cas de conscience de Rodrigue, partagé entre son amour pour Chimène et sa volonté de venger Don Diègue, son père offensé : le dilemme Cornélien est né...

 

 

Quelques extraits du Cid

Acte 1 , Scène 4

Don Diègue
Ô rage ! ô désespoir ! ô viellesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Mon bras qu'avec respect tout l'Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Tant de fois affermi le trône de son roi,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?
Ô cruel souvenir de ma gloire passée !
Oeuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle dignité fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d'où tombe mon honneur !
Faut-il de votre éclat voir triompher Le Comte,
Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ?
Comte, sois de mon prince à présent gouverneur ;
Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur ;
Et ton jaloux orgueil par cet affront insigne
Malgré le choix du roi, m'en a su rendre indigne.
Et toi, de mes exploits glorieux instrument,
Mais d'un corps tout de glace inutile ornement,
Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense,
M'as servi de parade, et non pas de défense,
Va, quitte désormais le derniers des humains,
Passe, pour me venger, en de meilleurs mains.



l y a 400 ans naissait Pierre Corneille

Corneille nous laisse des chefs d'œuvre dont la vie nous surprend toujours lorsque nous approchons soudain de leur lumière. A côté du Cid, à côté de Polyeucte, il ne faut pas oublier l'Illusion Comique et le Menteur… Ce grand, noble et tendre poète reste le plus vigoureux de nos écrivains de théâtre.

Kléber Haedens
Une Histoire de la Littérature française
Grasset 1970

 


 


Pierre Corneille est né à Rouen en 1606. Il est fils de magistrats. Il fait de brillantes études au Collège des Jésuites de Rouen, puis, diplômé de droit, devient avocat stagiaire en 1624 au parlement de Rouen. En 1628, son père lui achète deux offices d’avocat.

Il écrit sa première comédie, Mélite ou les fausses lettres, en 1629. Elle est jouée à Paris en 1630 et est couronnée de succès. Le genre était alors jugé secondaire. Corneille contribua beaucoup à le réhabiliter. Entre 1630 et 1633, il écrit de nouvelles comédies sentimentales et morales : Clitandre ou l'Innocence délivrée, La Veuve ou le Traître trahi, La Galerie du Palais ou l'Amie rivale, La Suivante, La Place Royale ou l'Amoureux extravagant.

En 1635, Corneille aborde la tragédie, avec Médée, dont il emprunte le sujet à Sénèque.

En 1636, il compose L'Illusion comique, comédie mettant en scène une allégorie du théâtre.

A cette époque Corneille fait partie avec Boisrobert, Colletet, L'Estoile et Rotrou des auteurs protégés par le cardinal de Richelieu. Ce dernier fait appel à ces «cinq auteurs» pour rédiger tragédies et comédies sur des canevas imaginés par lui. Ainsi sont composées La Comédie des Tuileries et L'Aveugle de Smyrne.

Les relations entre Corneille et Richelieu seront pourtant complexes, comme l’attestent les vers qu’il écrira à la mort du cardinal :

Il m’a fait trop de bien pour en dire du mal
Il m’a fait trop de mal pour en dire du bien.

Corneille s’impose avec Le Cid en janvier 1637. Il rencontre un grand succès public mais doit affronter la jalousie de plusieurs auteurs dramatiques. Ses ennemis lui reprochent de ne pas respecter tout ce qui constitue l'idéal classique au théâtre, notamment les règles de la vraisemblance et de la bienséance, celle des trois unités, ainsi que celle qui préconise la séparation distincte des tons et des genres. Scudéry, n’hésite pas à affirmer que tout est mauvais dans cette pièce. Richelieu apporte tout d'abord un soutien discret aux adversaires de Corneille, dont Mairet qui en est un des leaders. Il pousse également l'académie française à publier un texte critique contre cette tragi-comédie. Mais devant le triomphe durable du Cid, Richelieu joue finalement l'apaisement en demandant à Corneille et Mairet de se réconcilier.

Durant cette querelle, Boileau apporte un soutien appuyé à Corneille :

Contre le Cid, un ministre se ligue
Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue

Corneille sort meurtri de cette querelle et  garde le silence pendant près de trois ans. En mai 1640 il  connaît un nouveau succès avec Horace.

En 1641, Corneille publie Cinna, une tragédie, qui lui apporte la consécration. Il apparaît comme le plus grand poète dramatique de son temps. On le qualifie alors de "Sophocle français".

Les années quarante sont les années de gloire de Corneille. Célébré par le public, reconnu par ses pairs, financé par le pouvoir, il connaît une décennie éclatante . Il écrit Polyeucte (1642) et Rodogune (1644), Il est élu à l'Académie française en 1648.

En 1650 Corneille connaît l’échec avec Pertharite qui est boudé par le public parisien. Ce désaveu l’incite à renoncer au théâtre et à se consacrer à la traduction de l'Imitation de Jésus-Christ. Il faudra attendre 1659 pour qu’il revienne au théâtre avec Œdipe, une tragédie écrite à la demande de Fouquet, le surintendant des Finances. Cette pièce est un succès.

En 1667, Racine triomphe avec Andromaque. Corneille, qui a 61 ans, se découvre un jeune rival audacieux, adulé par un nouveau public.

Protégé par Fouquet, puis par Louis XIV, Corneille continue pourtant à se consacrer au théâtre, mais Racine l’a remplacé dans le cœur du public. En 1670, les deux auteurs donnent simultanément une pièce sur le même sujet. Racine triomphe avec Bérénice ; Corneille  ne connaît qu'un succès mitigé avec Tite et Bérénice. Ses deux dernières créations, Pulchérie (1672) et Suréna (1674), sont des échecs. Il cesse son activité de dramaturge. Il meurt  à Paris le 1er octobre 1684.

Lou Castelane

Publié dans passionpoesie

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M
C'est un plaisir de lire et de relire, Merci d'avoir ravivé quelques moments de ma scolarité !!
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A
enorme bisous ..passe une bonne journée
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L
ouille, ouille, j'ai des articles en retard à rattraper, jesuis allée cet après-midi à Paris et j'ai vu le point zero sur le parvis de Notre Dame, du départ des routes de France, j'espère en faire un article, mais j'ai fais très peu de photos, j'étais pas venu pour ça, mais il es toujours dans mon sac. alors... j'y retournerai y a de la belle photo à faire.<br /> merci d'être passé me voir et de du charmant commentaire<br /> Un petit bonjour amical, pour te souhaiter une bonne nuit<br /> <br />  grosses  :0010: à bientôt, ici
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R
Juste un petit coucou pour te souhait un très bon début de semaine, Un peu fatigué de ce joli week-end,Très joli texte j'aime bien corneille ils a fait de très beaux récits, Bisou ………….rose<br />  <br />
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M
J'aime beaucoup ce style d'article qui permet à tout à chacun de se cultiver. Bonne continuation.<br /> Bisous (Monicalisa)<br />  
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