Charles MINETTI

Publié le par armando

Bonjour, je reviens vers vous en ce dimanche pour vous présenter un autre personnage qui sait aussi, comme tant d'autre, manier les mots avec merveille. Il suffit de se laisser glisser entre les lignes pour s'apercevoir de la pureté des mots, un voyage, une ballade sobre et à la fois magnifique, d'ailleurs à ce titre je vous livre une petite biographie pour vous présenter un peu plus en détail Charles MINETTI
Armando
Charles MINETTI, un homme de fidélité, un artiste sincère
Notre ami Charles MINETTI écrivit en 1988, à l'occasion du cinquantenaire de LA MERE GERMAINE, un opuscule racontant l'histoire de ce restaurant de renommée internationale. Quelques extraits ont été présentés dans notre site à la page http://www.meregermaine.com/fr/historique.htm
Son ami et éditeur Max Pons des éditions LA BARBACANE nous fait découvrir le parcours de cet homme hors du commun : artiste peintre et écrivain, Charles Minetti s'est aussi distingué en étant le créateur et l'animateur du 1er Festival Mondial de la Poésie en 1998...

Charles MINETTI
Un homme de fidélité, un artiste sincère

Né à Grasse, le 28 avril 1931. Mais il vivra son adolescence dans le Sud-Ouest, en Lot-et-Garonne, où il arrive en 1946. La lumière si particulière de cette région l'influencera profondément. Vers 1947, Le jeune Charles fréquente, a Nice, l'atelier d'un peintre florentin : Enrico FUMI, lequel décidera de sa vocation. La rencontre d'un artiste fantasque : Léopold LECOMTE, le poussera à délaisser la brosse pour le couteau.
Sur les conseils éclairés de CAMPAGNOLA qu'il reconnaît comme son maître, il réduit
son matériau chromatique. II aborde ainsi sa période grise puis celle des « Nuits » qui obtiennent un franc succès. Revenu sur la Côte d'Azur, il expose avec DUFY, BUFFET, PICASSO, LEBASQUE... « Vous n'êtes pas un peintre facile », disait de lui le grand galeriste DROUANT. II le fait, pour un temps, revenir à la brosse et veut faire de lui l'un des dix peintres de notre temps. Mais Charles reprend sa liberté. En Lot-et-Garonne, nous le retrouvons en compagnie de BRAYER, BRASILIER, OUDOT, PRIKING, à la galerie de la Tour, au château de Bazens. En 1980, une grande rétrospective de son œuvre est donnée à Fumel (Lot-et-Garonne). II se produit également à Bordeaux, à Saint-Tropez, à l'Acropolis de Nice, à Beaubourg.

Cependant, la peinture ne le rassasie pas complètement. Depuis toujours, il écrit. En 1953, il avait lancé son manifeste : « Le Caractérisme », annonçant et prônant le retour à un réalisme personnifié. Ses premiers recueils de poésie publiés par l'excellent et le bon Jean GERMAIN le font remarquer dans le monde assez fermé des gens de lettres.
Plus tard, il donnera « Patiences à Cavillore » et « Les Cheminées du ciel » puis « Tropisme de l'inconnu », atteignant sa pleine maturité dans l'écriture. La revue La Barbacane, de Max PONS, l'accueille depuis son premier numéro (1963). Robert SABATIER le citera dans sa célèbre anthologie. Etabli à Villefranche-sur-Mer, il mettra sur pied le " Festival Mondial de la Poésie ", en 1998 , doté de 200.000 francs de prix. C'est lui qui restaurera la chapelle COCTEAU. II présidera l'association des « Amis de l'Amiral de Grasse » et verra une de ses toiles choisie pour figurer à l'Hôtel de Ville de Poquoson (Virginie). Enfin, c'est également lui qui écrira une charmante et touchante présentation du maintenant célèbre restaurant « La Mère Germaine ».
Charles MINETTI a une qualité dominante : la sincérité, - dans la vie comme dans son art, -ce qui le conduit à pratiquer l'amitié comme un sacerdoce. C'est un cœur pur.

Max Pons
Les éditions de La Barbacane
Bonaguil – 45700 FUMEL




La Barbacane, N° spécial ‘pour saluer Charles Minetti’ : « Un artiste exceptionnel entre les hommes et les astres. »
mercredi 3 mai 2006.
 
Le 12 février 2005, alors que le carnaval de Nice métamorphosait la ville en une grande fête, s’éteignait, à Grasse, un artiste aussi discret que génial : Charles Minetti. Max Pons, son ami depuis plus d’un demi-siècle, lui consacre ce numéro admirable de sa revue : la Barbacane.
La Barbacane - La Revue de Pierres et des Hommes
La Barbacane - La Revue de Pierres et des Hommes
N°85/86 Pour saluer Charles Minetti, ISSN 07679556
Ce frère de plume nous dessine en quelques pages, qui pèsent l’univers d’une vie, le portrait de l’artiste, souvent visionnaire, toujours sensible à la marche du monde, qui chanta, avec toute la force de la simplicité, l’aventure des hommes.

Dans les parutions de ce poète inimitable, retenons :
-  les cheminées du ciel (éditions de la Barbacane),
-  Patience à Cavillore (éditions de la Barbacane),
-  Séduction de Saint-Pétersbourg (éditions de la Barbacane) Cette poésie, d’une rare pureté, touche le cœur tel un trait de lumière émis du zénith de l’âme.

La plus grande partie de l’oeuvre poétique de Charles Minetti est actuellement inédite. Souhaitons que nous pourrons prochainement la découvrir. Cet artiste, toujours en éveil, ne cessa jamais de créer, même au plus fort de sa maladie qu’il tint en respect durant six longues années.

Il a toujours chanté son amour de la vie. Il nous confia souvent, comme pour nous rassurer : "c’est beau la vie, c’est si bon". Près de sa table de nuit, des feuilles veillaient toujours prêtes à recueillir l’éclair d’un mot, la mélodie d’une pensée, la danse d’une image...

Lorsque son second œil fut atteint de cécité, il m’avoua : "je ne savais pas qu’une journée était si longue, je ne peux plus écrire sur la feuille, je suis dans le noir, alors... J’écris dans ma tête. C’est encore plus beau que sur le papier !" Quelle leçon, mes amis, quelle leçon !

Ce « guerrier de la vie », ne baissa jamais sa garde. Il voulut témoigner jusqu’au bout. Cette attitude nous rend, sans doute, moins fragile face au Grand Mystère et à l’adversité. Charles Minetti est également un des grands noms de la peinture contemporaine. Il exposa avec Dufly, Buffet, Lebasque, Picasso. Ses toiles font partie du patrimoine culturel du XXème siècle. Le poète créa, dans sa ville, (Villefranche-sur-Mer), le premier festival mondial de la poésie ainsi que le prix Jean Cocteau. Il ne cessa de renforcer les liens, dans l’enceinte même de la citadelle, avec ses amis russes et fit mettre une plaque rappelant que la baie de Villefranche s’appela aussi, en des temps qui ne sont pas si lointains, la baie d’Orlov.

N’oublions pas non plus, le restaurant de la Mère Germaine, situé sur le quai Courbet, où Rémy Blouin, maître des lieux, reçut les plus grands noms du monde artistique. « Ma cantine » souriait Charles Minetti avec un regard plein de tendresse. Ce restaurant incontournable des arts et de la gastronomie était devenu « son quartier général ».

Dans ce numéro, qui est un sensible et magnifique hommage, Max Pons nous invite avec Pierre Clavilier, Pierre Feille, Nathalie Nabert, Jacques Simonelli-Ghilmer et votre serviteur, à la découverte d’un homme de cœur, d’un artiste au pinceau magique et d’un poète à la plume de rêve. Quelques photographies majeures, où l’on découvre Charles souriant avec ses amis, enrichissent ce numéro double (N°85/86) (sur Arches pour le tirage de tête).

En nous retraçant le parcours d’un artiste exemplaire marqué au cœur par le destin des comètes, Max Pons nous fait partager, une fois encore, son attachement aux hommes et à la poésie. Ce numéro de la Barbacane immortalise le demi-siècle d’amitié entre Charles, à jamais parmi nous, et Max, à la proue des arts ! A lire et à relire sans modération.

"Demain est si loin !
Et le médicament qui soigne
Dort, inutile, dans sa boîte

Ces voix venues d’ailleurs,
Prosaïquement attachées
Aux fils du téléphone
Ces ondes finement rangées,
Vienne la voix qui nous apprend
Celle qui nous assure
La voix de l’autre, souhaitée.

Trempé dans le miel du vécu
Séché au soleil du passé,
Tout nous revient en nostalgie.

Notre vie glisse entre des portes,
Dans la déclivité complice
De la volonté du destin.

Merveille d’un tour de chimie,
L’antalgique est un assommoir
Mais il efface la douleur.

Fendre l’eau plate de la nuit
Sans faire vibrer la carène.

Le chemin qu’il nous reste à faire
N’est qu’un paysage brûlé.

Ça sent le charbon et la pluie.

T’en souvient-il ? C’était à Nice
Sur les terrasses du château.
« Reine », un printemps de jeune fille.

Sa pensée rêvait de l’amour
Sur un profil d’adolescence.
C’était pur et ça sentait bon.

Il y a cinquante ans, ma chère.
La vieillesse, on n’y pensait guère.
On avait la vie devant soi. »

« Sois le rêve que tu crées.
Ici la solitude est vide.
Tu peux la peupler de ta vie.
Marche sans hâte
Vers ta propre rencontre."

Publié dans passionpoesie

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S
bojour armandoJe vienste souhaiter Gros bisousSylvie
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L
petit kikou de l'après-midi, je ne voudrai pas être chez toi il y fait encore plus chaud que chez moi et je souffre .... vivement l'hiver hi!!hi!!<br /> bonne fin de journée avec gros :0010:
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A
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S
BonjourArmandoJ'étais absente hierJe viens tesouhaiter unGros bisousSylvie
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S
C'est un réel plaisir de te retrouver  et de découvrir de magnifiques articles  bien  à toi
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